A PROPOS DE LA MICROFINANCE

20/03/2013 17:19

LES CONCEPTS CLES ET LES PRINCIPES DE MICROFINANCE

 

Une définition de la microfinance communément acceptée est celle-ci :

 

La microfinance est la disposition des services financiers durables à de pauvres clients (surtout composés de petits travailleurs indépendants ou micro-entrepreneurs), qui n’ont aucun accès aux opérations de banques formelles.

 

Plusieurs raisons expliquent cette inaccessibilité des pauvres aux grandes banques, il s’agit entre autres :

 

  • La concentration des grandes banques dans les zones urbaines. En effet, les banques sont rarement trouvées dans les zones villageoises ou loin des villes importantes.
  • L’identité culturelle (les villageois pauvres sont vus comme des clients douteux)
  • Le moins d’importance accordée à la valeur de leurs opérations (petits crédits)
  • La non maîtrise par les pauvres des procédures d’affaires parfois complexes
  • La faible rentabilité ou rentabilité incertaine de la nature de leurs transactions financières
  • L’incapacité de fournir des cautions bancaires exigées de façon fiable.

 

La microfinance a pourtant des avantages certains par rapport aux banques conventionnelles :

 

  • Les pauvres ne sont pas forcément moins solvables que les riches, en faisant usage des nouveaux mécanismes basés sur la pression sociale, les IMF (Institutions de Micro Finance), parviennent à obtenir le remboursement des prêts à 100%.
  • Les pauvres acceptent plus facilement des taux d’intérêts élevés, car pour eux, l’accès au capital est plus important que le prix du crédit.
  • Les prêts et petits prêts accordés aux pauvres s’avèrent à la longue plus rentables à tous, que de grands programmes de crédits subventionnés, souvent insuffisants pour la viabilité financière de leurs opérations.

 

La notion de durabilité dans la microfinance vient du fait que la microfinance ne distribue pas de l’argent aux pauvres, mais leur accorde des prêts pour réaliser de petits projets qui s’avèrent rentables au cours du temps. Pou cela, trois éléments lui sont nécessaires :

 

  • L’application des taux d’intérêts suffisamment hauts pour garantir la couverture des frais qui permettent l’équilibre de la balance financière (en tenant compte de l’impact de l’inflation), aussi une rigueur dans la gestion qui favorise le remboursement à temps des prêts octroyés.
  • L’autonomie dans l’organisation et la gestion des fonds.
  • L’obtention aisée et rapide de la reconnaissance juridique.

 

La micofinance joue également un rôle d’intermédiation financière et sociale dans les banques conventionnelles, car elle y joue à la fois le rôle du prêteur (fournisseur d’argent), et d’emprunteur (demandeur d’argent). Elle a une connaissance solide des mécanismes sociaux qui sont souvent ignorés par les banques normales, à l’exemple de l’application des principes des groupes de solidarité où chaque emprunteur devient le garant d’autres emprunteurs du groupe en cas de non remboursement, c’est le principe de la pression sociale.

 

La microfinance a des modèles différents en fonction de son adaptation aux cultures locales du lieu de son implantation. Nous pouvons citer suivant les continents, quelques différences :

 

  • L’Amérique latine offre un type de microfinance qui a tendance à ce concentrer sur les micro-entrepreneurs urbains, en cela elle se rapproche du système bancaire formel.
  • L’Afrique offre une microfinance facilement acceptée à cause de ses traditions de mutualisme. Ici le système informel a un rôle financier et économique très important.
  • L’Asie offre une microfinance à haute densité avec la participation des banques publiques qui s’y impliquent, et dont l’importance  s’étant dans les régions rurales.

 

Les acteurs de la microfinance sont variés et se diversifient de plus en plus. On y trouve des organisations non gouvernementales (ONG) nationales et internationales, des coopératives et des départements de crédits des banques publiques, des fondations et certains ONG se transformant en banques commerciales.

 

La microfinance n’est cependant pas un instrument de miracle, car bien que très utile à la population pauvre, elle ne couvre pourtant que les 4% du marché total estimé. En effet la mise sur pied formelle d’un IMF peut prendre entre 7 à 10 ans pour son autorisation juridique à cause de plusieurs décadences qui y ont cours. D’autres facteurs tels que l’analphabétisation de la plupart de ses clients ainsi que la précarité de leur santé, sont souvent la cause du rejet de leur dossier de crédits.

 

En parallèle à l’étude ci-dessus faite par le Dr Talla et soumise à notre analyse de laquelle nous venons de faire un résumé, nous ressortons ci-dessous l’impact de la microfinance dans le processus du développement économique, notamment dans le cas du Cameroun (Article tiré de l’étude faite par l’un de nos confrères Jean Claude Ngwa et publié par IFAD).

 

 

 

Comment sont structurées les institutions du secteur de la microfinance au Cameroun?

Nous avons trois catégories d'établissements de microfinance. Il y'a d'abord les coopératives d'épargne et de crédit, dont les membres sont des personnes qui se sont entendues pour mettre ensemble leurs moyens. Elles font donc de l'épargne et du crédit entre elles. C'est la forme la plus primaire que l'on retrouve dans les villages par exemple. Cette catégorie ne demande pas d'avoir un capital particulier. La deuxième catégorie des établissements de microfinance est celle qui accorde des crédits au-delà de ses membres. Ici il faut disposer d'un capital minimum de 50 millions de francs Cfa. C'est l'une des plus répandues que vous retrouvez dans nos grandes villes, et qui fait des opérations plus ou moins bancaires. La dernière forme des établissements de microfinance est constituée des associations, des Ong ou des projets qui développent dans leurs activités un paquet destiné au financement des projets de proximité.

Il faut dire que parmi ces coopératives dont nous venons de parler, il y a les coopératives agricoles qui sont restées sous la tutelle du ministère de l'Agriculture. Ce sont les coopératives d'épargne et de crédit qui ont été retirées de la tutelle de ce ministère. Elles sont désormais placées sous celle du ministère des Finances et du budget (Minfib) parce qu'il y a cet élément épargne. Même si une coopérative agricole a un volet épargne, elle est tenue d'obtenir l'agrément du Minfib pour pouvoir exercer des fonctions financières, donc des fonctions d'épargne et des fonctions de crédit. Le Minfib a comme mission fondamentale de sécuriser l'épargne des citoyens. C'est cela qui, plus sûrement, aurait conduit au transfert de la charge de coopérative d'épargne et de crédit du ministère de l'Agriculture vers celui des Finances et du budget. Je vais préciser qu'au-delà du Minfib, nous avons la Commission bancaire de l'Afrique centrale (Cobac), qui est un organe de la Banque des Etats de l'Afrique centrale. La Cobac assure donc le contrôle de ces établissements.

 

 

 

Le Minifb a entamé l'assainissement du secteur de la microfinance avec la réforme intervenue en 2001, peut-on savoir ce qui a changé entre les coopératives d'hier et celles d'aujourd'hui ?

Au moment de la réforme, il a d'abord été question que les anciennes coopératives puissent déposer un dossier d'agrément auprès de l'autorité monétaire, si elles voulaient continuer à exercer les fonctions d'épargne et de crédit. Il y'a eu un temps qui a été accordé pour que tout le monde se mette au pas. Mais près de 300 coopératives n'avaient pas réussi à se faire agréer. De concert avec le ministère de l'Agriculture, elles ont été purement et simplement radiées. Donc elles n'exercent plus. Celles qui sont encore là sont celles qui présentent un agrément.

Nous avons un peu plus de 400 coopératives qui sont agréées aujourd'hui. Mais celles qui exercent sont près d'un millier. Avec la mise en place au sein du Minfib des services extérieurs de la microfinance, nous allons normalement pouvoir donner des indications très précises sur le nombre de coopératives existantes. Le recensement est en cours à travers les services provinciaux de la microfinance.

Le changement est en train de s'opérer. Il est encore lent, mais sera perceptible bientôt. Les services extérieurs vont mieux encadrer les coopératives. Ils seront proches de la réalité de la pauvreté. Il faut dire que la coopérative c'est pour nous la structure financière de base qui permet de lutter contre la pauvreté. Le changement est en train de s'opérer. Parce que nous avons un comité national de la microfinance qui a commencé réellement à exercer son activité. Et aussi parce que nous nous rapprochons des coopératives pour pouvoir assurer leur encadrement. Nous nous sommes également organisés pour obtenir un projet fiancé par le Fida. C'est le projet d'appui au programme national de la microfinance. Ces activités sont orientées vers la formation des agents des coopératives.

L'appui financier de l'Etat et des bailleurs est celui qui manque le plus aux établissements de microfinance !

Nous pensons que des agents bien formés peuvent être capables de négocier eux-mêmes les financements attendus par les sociétaires. Dans ce projet, l'idée n'est pas de disposer immédiatement des lignes de crédits qu'il faut accorder aux responsables des coopératives, mais plutôt de former déjà les encadreurs des coopératives à pouvoir négocier auprès des institutions ces lignes de crédits. C'est une approche. Ce qui change également c'est que dans l'Extrême-Nord, il y a un projet de lutte contre la pauvreté, davantage orienté vers les femmes. Toutefois, des bailleurs de fonds signalent que dans telle province le projet fonctionne bien, par contre dans telle autre province, ça ne va pas du tout. La coopérative c'est d'abord, à la base, une volonté de se regrouper. Or au Cameroun, toutes les régions n'ont pas toujours des populations susceptibles de se regrouper. Cela se traduit à travers certains projets qui marchent plus dans certaines régions que dans d'autres. L'élément sociologique est donc à prendre en compte. Il faut encore former les populations pour qu'elles acceptent de mettre ensemble leurs moyens. Ce qui est tout à fait la base de l'esprit coopératif. C'est qu'on met ensemble les moyens et on attend que ces moyens puissent produire et qu'à la fin on partage les fruits de la coopérative.

Quelles perspectives pour le secteur de la microfinance au Cameroun ?

Nous avons constaté à travers les contacts que nous avons commencé à avoir avec la profession, qu'il y a beaucoup de bonne volonté. Avec les partenaires au développement, il y a aussi beaucoup d'engouement pour aider le Cameroun à lutter contre la pauvreté à travers la microfinance. Si cet élan est maintenu, nous sommes sur une voie salutaire. Parce que la coopérative est la seule structure financière de proximité pour la population de base. Les services financiers bancaires sont difficiles d'accès pour nos populations. On ne peut pas développer un pays comme le nôtre sans avoir à la base une forme de capitalisation des efforts qui sont faits au niveau de la base. Par la coopérative, les populations peuvent se développer. Je ne dis pas qu'à travers les coopératives on va atteindre l'industrialisation. Mais on va pouvoir générer les efforts financiers de la population, et donc lutter efficacement contre la pauvreté ; changer de comportement ; de niveau de vie. Le récent sommet du G8 a consacré la microfinance comme un levier du développement. Ce qui conforte d'ailleurs la position des ministres des Finances de la zone franc, quand ils se sont réunis à Brazzaville récemment, et qui ont annoncé que le développement de la zone franc ne peut réellement se traduire qu'à travers la micro-finance. Etant entendu que le secteur bancaire qui est purement commercial a de la peine de prendre le risque développer la base. D'où pour nous la nécessité de conforter ce secteur.

Notre projet étant un projet de développement et de surcroît d’une certaine envergure, nécessite un type de financement qui dépasse à notre sens la compétence des Institutions de Micro Finance. Par conséquent, nous croyons devoir recourir aux banques de développement ou banque commerciales pour le financement de notre projet. Nous sollicitons également le concours des organisations non gouvernementales, des fondations et des organismes monétaires internationaux pour la subvention et le soutien de tels projets pour le développement de notre communauté en vue de sa sortie de la pauvreté et de la misère et de la faim, ce qui correspondrait à la réalisation du premier des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

 

LES CAPITAUX, LES ACTIVITES RURALES ET LA GENERATION DE REVENU

Il s’agit ici de trouver des voies et moyens pour améliorer le quotidien des ménages, de promouvoir des interventions qui favorisent leur participation dans le revenu des activités menées dans leur intérêt.

En considérant que l’agriculture est la principale activité des ménages ruraux et particulièrement des pauvres d’entre eux, il sera question de leur trouver des terres cultivables parfois nanties de titres de propriété, qui permettront de leur apporter une sécurité alimentaire et une génération de revenu supplémentaire. Le capital dont ces agriculteurs ont besoin, ce sont des terres cultivables, car il est démontré que les activités économiques ne sont pas les principales activités en zones rurales.

Toutefois, il convient de rappeler que le premier capital est avant tout le capital humain, raison pour laquelle les programmes d’aide ne doivent pas oublier d’englober les programmes de santé et d’éducation des enfants en zones rurales (autant primaire, secondaire que supérieure), afin de pouvoir diversifier d’autres activités économiques tout aussi rentables et utiles pour leur épanouissement. L’enjeu sera de tenir compte du contexte culturel propre à chaque ménage ou région à développer, afin d’y apporter des projets de développement capables d’être acceptés et appréciés dans la limite de la spécificité culturelle ambiante.

Le capital d’un ménage en zone rurale comprend tous les moyens d’existence se trouvant en sa possession : les personnes physiques, l’environnement naturel, public et social, les objets de valeur et les moyens financiers. Ces capitaux peuvent se déprécier au cours du temps, ou être développés par des investissements.

La décision d’orienter les activités dans tel ou tel domaine (agriculture, élevage, commerce, artisanat, petites industries), dépendra du contexte dans lequel le ménage évolue, incluant les forces naturelles comme les désastres naturels, le temps et les saisons favorables ou non, les phénomènes nuisibles à l’agriculture comme les insectes et autres, les marchés avec ses fluctuations de prix, les actions de la société civile ou publique, mais aussi des facteurs démographiques (âge, sexe) etc.

Un autre aspect à ne pas négliger, est celui de l’infrastructure. En effet, les zones rurales doivent être reliées aux zones urbaines par des infrastructures routières, pour créer une proximité avec les marchés et centres commerciaux pour approvisionnements des matières et écoulement des denrées, bref pour des échanges de produits, mais aussi pour des débouchés aux emplois rémunérateurs pour ceux des ruraux qui voudront bien expérimenter en zone urbaine l’exercice d’un travail lui apportant un revenu non-agricole appelé salaire. Les zones rurales doivent aussi accéder à l’électricité, à l’eau potable, à l’hygiène et aux infrastructures de base (écoles, collèges, universités, centres de santé, hôpitaux, marchés), même de niveau inférieur à ceux des villes urbaines.

Notre communauté de Douala 3e se situant dans la zone urbaine de la ville de Douala, et notre projet de développement portant sur l’éducation à travers la formations des jeunes aux petits métiers, notre capital est à la fois humain (élèves), matériel (site d’implantation et outils de fonctionnement) et financier (fonds nécessaires au fonctionnement), et aboutit au final à un revenu non-agricole (salaire dû à l’effort du travail professionnel).

Il ne se pose donc pas pour nous les difficultés liées aux ménages en zone rurale ayant pour activité principale l’agriculture, et dont l’arme de bataille consisterait tout d’abord à s’octroyer des terres cultivables, et ensuite à soigner son environnement infrastructurel et enfin à capitaliser son potentiel humain. Certes nous ne prétendons pas en zone urbaine être à l’abri des besoins de terre, d’éducation, d’infrastructure, encore moins environnement la pollution aidant, mais nous croyons que ces besoins se posent avec moins d’acuité, si ce n’est le problème du chômage ambiant avec son corolaire de pauvreté et de misère, contre lequel nous orientons les objectifs de notre projet de développement.

 

 

MICRO-FINANCE ET DEVELOPPEMENT DE MICRO-ENTREPRISES

 

 

  1. Description des ressources et besoins

 

Selon wikipedia

La microfinance (MF) se définit par l'offre de services financiers (épargne, crédit, assurance, etc.), à destination des plus pauvres. Elle s'adresse à des personnes à faible revenu, n'ayant pas accès aux institutions financières classiques et sans activité salariée régulière.

« Aux côtés des 3 piliers du développement que sont la démocratie, l’éducation et les infrastructures, la microfinance est de plus en plus considérée comme un instrument clé pour la mise en place de stratégies efficaces de lutte durable contre la pauvreté"………………………………………………………………………….
- Jacques Attali, Président de PlaNet Finance -

Aujourd'hui, la microfinance touche 150 millions de personnes dans le monde, servies par plus de 10 000 Institutions de Microfinance (coopératives, ONG, banques de microfinance.) ou banques commerciales. On estime à 500 millions le nombre de personnes toujours en attente de financement.

 Ce qu’est la Micro-entreprise (ME), selon Mia Adams, ADA

Il s’agit en fait de toute une gamme d’activités génératrices de revenu allant de la vente de légumes au coin de la rue, du coiffeur, de la petite restauration, des petites entités de production, de commerce et de services plus formelles, telles que la menuiserie, la boulangerie, l’atelier de réparation, etc. Les micro-entreprises sont principalement familiales. Leurs activités sont financées à partir des capitaux propres. Elles fonctionnent au jour le jour et n’ont pas, ou très peu de stocks et elles n’ont pas de trésorerie.

En même temps, elles souffrent de la loi du marché, la plus brutale et la plus déréglementée que l’on connaisse. L’écoulement des produits est difficile par manque d’infrastructure.

Le secteur de la micro-entreprise peut être défini comme :

  • L’ensemble des activités d’auto-emploi (production, services ou commerce) entreprises par les populations pauvres n’ayant pour la plupart aucun moyen de survie.
  • Composé d’entités familiales.
  • Employant 1à 5 personnes, généralement pas ou peu formées.
  • Disposant d’un équipement sommaire et de peu de capital.

Le secteur de la micro-entreprise n'est pas un phénomène nouveau. Il reflète en quelque sorte la réaction des populations pauvres face à la situation d’endettement et de crise économique que connaissent la plupart des pays en développement. Par sa croissance extraordinaire (dans certains pays en développement 60 à 70 % de la population active tire actuellement son revenu de ce secteur), il est reconnu depuis une dizaine d’années comme catalyseur de développement économique.

 

  1. Principes de base des systèmes informels et financiers

Comme toute activité économique, le secteur de la micro-entreprise a besoin de ressources financières pour son fonctionnement et son investissement. Le problème est que les pauvres n’ont pas de garantie à offrir. Les montants dont ils ont besoin pour financer leurs activités sont généralement trop petits et n’intéressent pas les banques. Le micro-entrepreneur est, par conséquent, exclu du crédit bancaire.

S’il mérite beaucoup d’attention, il n’y a pas lieu de lui réserver une attention exclusive. Les besoins des ME sont multiples et diversifiés. Au delà du crédit stricto sensu il faut développer d’autres dispositifs tels que le renforcement institutionnel, l’investissement en ressources humaines, la formation, l’aide à la commercialisation.

Par ailleurs, la micro-finance ne peut résoudre tous les problèmes du développement. Au-delà de l’accès à l’économie, il y a les besoins sociaux, les problèmes d’urgence, etc., auxquels il faut prêter attention par des moyens et des mécanismes adaptés.

Le défi majeur des institutions de micro-financement consiste à mettre en place des systèmes qui permettent au plus grand nombre de micro-entrepreneurs, qui en sont actuellement privés, un accès à des services financiers et ce de manière durable.

Face au problème de financement de la micro-entreprise, des organisations spécifiques de micro-financement ont été créées, ayant comme objectif principal de capter des ressources financières, que ce soit l’épargne locale (les coopératives d’épargne et de crédit, les caisses villageoises) ou des ressources externes (donations, fonds de crédit, ligne de crédit d’ONG ou donateurs) pour les distribuer sous forme de petits crédits, principalement à court terme aux pauvres micro-entrepreneurs.

Ces institutions de micro-financement ont révolutionné les pratiques bancaires. En adoptant des innovations importantes, telles que la caution solidaire et le crédit de groupe et à cause de leur proximité des clients, elles ont fourni la preuve non seulement que les pauvres sont capables d’épargner, de gérer une micro-entreprise viable avec peu de moyens, mais qu’ils sont également en mesure et disposés de payer les intérêts aux taux du marché et parfois même supérieurs, pourvu que cela leur donne accès aux activités économiques rentables.

Pour atteindre les objectifs de la micro-finance, c’est-à-dire, rendre les services financiers accessibles au plus grand nombre possible de gens pauvres, et ce de manière pérenne, les Institutions de micro-financement doivent être aussi compétitives que possibles et financièrement viables, c’est-à-dire, rentables.

En fait, il s’agit de systèmes de services financiers souvent décentralisés, qui visent à rendre disponible, d’une manière durable et financièrement viable, des services de petits prêts sans garanties matérielles. Ils sont destinés à financer des activités économiques d’auto-emploi des populations à faible revenu et aux micro-entrepreneurs urbains et ruraux, qui n’ont pas accès aux services bancaires formels et commerciaux.

Elles ont bien souvent trouvé leur origine dans les projets de développement et auprès des ONG (Organisations Non Gouvernementales) et doivent leur succès à l’introduction de méthodes non traditionnelles de couverture de risque telles que la caution solidaire, les pressions sociales ou les garanties personnelles.

Pour certaines d’entre elles la vision sociale prédomine. Elles sont très proches de leurs clients et se caractérisent par un certain amateurisme financier, une dépendance vis-à-vis des prêts subsidiés. D’autres se sont développées en véritables intermédiaires financiers canalisant vers le secteur de la micro-entreprise les fonds commerciaux et autres.

Des expériences ont permis de tirer des leçons. Certaines organisations, comme par exemple, la Grameen Bank, ont une renommée mondiale. D’autres se sont spécialisées dans les services financiers et ont adopté le statut de « micro-banque ». Elles sont soumises aux règlements de sécurisation et aux contrôles bancaires de leur pays. BancoSol en Bolivie en est un exemple.

Le souci commun, en apparence contradictoire, de toutes ces institutions reste le soulagement de la pauvreté par l’octroi des financements aux conditions du marché dans un souci de pérennité.

  1. Contexte d’évaluation des Micro-entreprises et Micro-finances

Depuis quelques années les agences de développement commencent à repenser sérieusement certains aspects de leur politique d’aide au développement.

Le manque d’emploi, la pauvreté grandissante dans la plupart des pays en développement, l’absence apparente d’efficacité des pratiques traditionnelles d’aide au développement, imposent une ré-allocation des budgets disponibles et un changement important de stratégie et d’attitude des intervenants.

A cet égard, le secteur la micro et petite entreprise, en tant qu’outil d’émancipation économique et sociale, représente un champ d’intervention intéressant. Ceci, en vertu de ses capacités de création d’emplois et de revenus, de l’ampleur qu’il prend dans la plupart des pays en développement, ainsi que par la nouvelle dimension plus équitable qu’il apporte en matière d’aide au développement.

Par la démarche initiale de s’engager dans les activités rentables d’auto-emploi, les micro-entrepreneurs ne sont pas des bénéficiaires passifs d’une aide sociale sous forme de dons. Il ne s’agit plus ici d’une relation de donateur/bénéficiaire dominée par le Nord. Par contre le micro-entrepreneur se présente comme un client actif, un demandeur de services financiers contre remboursement dont il a besoin pour le développement de ses activités et dont il prend la responsabilité.

Depuis une trentaine d’années, les populations pauvres des pays en développement ont recours aux activités rentables d’auto-emploi pour survivre et améliorer leur situation. En effet, le secteur de l’auto-emploi est pour eux la seule possibilité de s’assurer un revenu.

Parmi les contraintes auxquelles doivent faire face les micro-entrepreneurs, le manque d’accès aux moyens financiers est le plus important. Comme toute activité économique, le secteur de la micro-entreprise a besoin de ressources financières pour son fonctionnement et son investissement. Le problème est que les pauvres n’ont pas de garantie à offrir. Les montants dont ils ont besoin pour financer leurs activités sont généralement trop petits et n’intéressent pas les banques. Le micro-entrepreneur est, par conséquent, exclu du crédit bancaire.

Mais le crédit n'est pas la panacée. Il ne peut pas à lui tout seul résoudre tous les problèmes auxquels doivent faire face les micro-entreprises.

Par ailleurs, la micro-finance ne peut résoudre tous les problèmes du développement. Au-delà de l’accès à l’économie, il y a les besoins sociaux, les problèmes d’urgence, etc., auxquels il faut prêter attention par des moyens et des mécanismes adaptés.

  1. Identification d’une stratégie de Micro-financement

 

La pratique de la tontine

La tontine est un groupement d'individus désirant mettre leur épargne en commun pour disposer d'une somme plus ou moins importante afin d'investir ou de faire face en cas de pépins.
Le groupement se fait généralement entre des individus provenant du même "village", par sexe et par catégorie d'âge et par niveau social. Ils se connaissent et se font une confiance mutuelle.

Le principe des tontines est relativement développé au sein de la population camerounaise et à Douala en particulier où les mécanismes de solidarité entre ressortissants du même "village" acquièrent une importance capitale dans l'environnement urbain en situation de crise. La description suivante des tontines n'est pas le résultat d'une étude sur la question mais la relation d'un témoignage d'un ami qui nous a expliqué le fonctionnement de la tontine à laquelle lui-même participe. Pour une étude sociologique sur Douala, où les tontines sont abordées, se reporter au livre "Vivre à Douala" de Gilles Séraphin (basé sur sa thèse de sociologie sur Douala).

Chaque période (jour, semaine, mois ou an), chacun apporte une somme déterminée lors de la création de la tontine (20 000FCFA par ex). Cette somme dépend bien sûr de l'âge et de la situation sociale des participants. L'argent récolté est remis à l'un des participants qui dispose ainsi d'une somme importante devant lui permettre de faire un investissement destiné à améliorer ses revenus (achat de marchandises à revendre, achat de matériel pour un artisan,...).
L'ordre dans lequel les participants reçoivent le capital est déterminé par tirage au sort. Il semble donc que le premier à le recevoir soit avantagé par rapport au dernier. Pas vraiment en fait, car il existe un autre mécanisme dont les membres peuvent profiter, et ce jusqu'à l'obtention du capital. Il s'agit de la possibilité d'emprunter de l'argent à la tontine, moyennant intérêts, pour faire face à des dépenses avant l'obtention du capital. Les membres ayant déjà obtenu leur capital ne sont plus censés avoir besoin de ce mécanisme et en sont exclus.

La tontine comme banque...

Certaines tontines acceptent des dépôts d'argent par des non membres à part entière. Certaines personnes peuvent en effet ne pas disposer de la somme nécessaire à la participation à la tontine mais seulement d'un peu d'argent qu'elles désirent épargner. Elles confient alors cette somme à la tontine et ne pourront la récupérer qu'à la fin de l'année.
Cet argent est utilisé par la tontine pour prêter à ceux dont les affaires marchent bien et qui payeront un intérêt sur les sommes empruntées. Ces intérêts seront redistribués aux épargnants à la fin de l'année.

Les établissements de micro-finance et autres tontines sont donc aujourd’hui des alternatives aux banques. Selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), le Cameroun dispose du secteur de la micro finance le plus important de la Cemac. Plus de 250 000 personnes bénéficieraient directement de ce système, dont les dépôts s’élèveraient mensuellement à presque Fcfa 40 milliards. Pour ce qui est des tontines, l’on estime à 50 % la proportion de la population camerounaise engagée dans les tontines, avec des cotisations journalières, hebdomadaires, mensuelles, bimestrielle voire annuelle. Les taux varient de 100 Fcfa à 1 voire des dizaines de millions de Fcfa. “ Je suis une accroc des tontines. Déjà à l’école primaire, je faisais une tontine de 25 francs avec mes copines, et cela me permettait d’acheter une robe à la fin du mois. Aujourd’hui, j’ai ouvert mon atelier de coiffure grâce à une tontine ”, se vante Amélie, coiffeuse à Ndog Bong…………………….
 

 

  1. Approches fondamentales du développement pour les pauvres gens

Dans un contexte d’aide au développement charitable les organisations d’appui, ONG, donateurs, ont été la principale source de financement et d’innovation.

Les fonds aussi bien que le savoir-faire proviennent du Nord. Ce modèle d’aide est en fait basé sur une relation peu équitable de « donateurs actifs » en face d’un « bénéficiaire passif ».

Ce modèle présente le problème qu’avec chaque opération, les fonds disponibles pour l’aide diminuent.

Depuis quelques années, le financement du secteur de la micro-entreprise y apporte une toute autre dimension. Le micro-entrepreneur se présente comme un client actif, un demandeur de services contre remboursement. Il prend toute une série de décisions concernant l’organisation, la rentabilité financière de son entreprise, les achats, les ventes, les investissements.

Nous nous trouvons donc en face d’une toute autre relation, plus équitable de « demandeur » et de « prestataire » de services, qui fait qu’à chaque opération de crédit, les fonds disponibles pour l’aide augmentent au lieu de diminuer.

Dans ce contexte nouveau, le rôle des donateurs se limite à :

Faciliter, favoriser, encourager la mise à disposition de moyens financiers nécessaires à la croissance des opérations de micro-financement (crédit et épargne locale)

L’expérience nous montre que la collecte de l’épargne, même dans un milieu d’extrême pauvreté, n'est pas négligeable.

Les financements extérieurs, par contre, impliquent l’utilisation d’un mélange de subventions et de capitaux, à moyen et long terme, empruntés aux bailleurs de fonds et aux gouvernements ainsi que des ressources commerciales (provenant des marchés financiers pour refinancer durablement le besoin de crédit).

Dans ce domaine, les institutions de micro-financements jouent un rôle clé. Il s’agit donc de renforcer ces institutions en se basant sur trois principes fondamentaux :

  • Assurer l’accessibilité de financement à un nombre maximum de clients pauvres.
  • Assurer la pérennité de ces services financiers à travers des MF viables et compétitives. L’utilisation de subventions et d’autres subsides doit être strictement limitée dans le temps. La demande de services financiers en micro-financement est telle qu’elle requiert une stratégie innovante de mise en place des mécanismes financiers permettant de canaliser vers ce secteur le maximum de ressources financières.
  • Assurer le soutien nécessaire au renforcement des ressources humaines et institutionnelles d’absorption de fonds et de gestion professionnelle des opérations. Au niveau de la micro-entreprise l’identification des activités, l’encadrement des micro-entrepreneurs, la structuration des marchés et l’organisation de l’écoulement des produits jouent un rôle important pour la rentabilité du crédit.
  1. Risques des recours aux MF et ME pour l’église et les chrétiens

 

Ce n’est pas mauvais en soi de devoir recourir aux emprunts pour développer ses affaires et se prendre en charge, mais c’est grave si l’on devient insolvable et incapable de rembourser ses dettes. L’endettement devient dans ce cas un piège pour l’église et les chrétiens, qui risquent ainsi de voir leur image terni et leur témoignage rendu inefficace aux yeux du monde.

 

"Ne devez rien à personne..." (Romains 13: 8)


C'est la réponse excellente donnée par l'apôtre Paul, inspiré par le Saint-Esprit qui, lui-même a communiqué la pensée parfaite de Dieu ! A cette pensée, nous ajouterons encore celle d'Habakuk. Elle pourrait être prise comme une sérieuse mise en garde contre le surendettement dont il est souvent question dans les affaires………………………………...

Malheur à celui qui augmente le fardeau de ses dettes ! (Habakuk 2:6)……………………..

Deux versets plus haut, Habakuk nous transmet une importante parole de l'Éternel. Une parole qui a traversé les siècles pour venir se graver dans le Nouveau Testament :

 

Le juste vivra par sa foi. Habakuk 2:4 ; ( par la foi) Hébreux 10: 38……………………….

La façon dont Dieu s'exprime n'est pas due au hasard, s'il parle de foi avant de parler de dette, n'est-ce pas pour que l'on ne s'engage pas à la légère dans certains achats où il ne donnerait pas son feu vert ?......................................................................................................
En effet, selon les circonstances, Dieu peut permettre que l'homme s'engage par la foi dans l'acquisition d'un bien. Dans d'autres, l'homme qui ne veut pas demander au Seigneur ce qu'il pense de tel engagement, il le laissera s'endetter.

 

L’église (ou le chrétien) devrait mieux que  d’autres institutions, s’appliquer à la bonne gestion et à la bonne gouvernance, de manière à asseoir véritablement le développement dans sa communauté en y apportant de la croissance et une gestion saine et participative. Elle devra veiller à remplir sa part de contrat avec ses partenaires financiers  en respectant les clauses de remboursement des prêts à elle octroyés quand elle en a fait recours.
 


... que personne n'use envers son frère de fraude et de cupidité dans les affaires, parce que le Seigneur tire vengeance de toutes ces choses, comme nous vous l'avons déjà dit et attesté. 1 Thessaloniciens 4. 6………………………………………………………………………
 

Rendez à tous ce qui leur est dû : l'impôt à qui vous devez l'impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, la crainte à qui vous devez la crainte, l'honneur à qui vous devez l'honneur. Romains 13: 7…………………………………………………………………………………………..
 

 

  1. Intégration d’une vision de développement transformationnelle des MF et ME

 


Les MF et les ME doivent éviter de mettre sur pied des lois ou des systèmes de fonctionnement qui enfoncent légalement des personnes dans la détresse à tel point, qu'humainement, il n'y a plus de sortie de secours pour elles si ce n'est le suicide pour celles qui n'arrivent plus à porter le fardeau qu'on a mis sur leurs épaules……………………….

Pensons par exemple à ceux et celles qui, dans certains pays, se retrouvent à la rue et qui, à la recherche d'un emprunt, ne pourront en bénéficier que lorsqu'ils auront un gage à présenter (terrain immeuble ...), alors qu'ils n'auront un tel gage que lorsqu'ils auront un emploi (suite à l’investissement de leur emprunt) ! Un cycle infernal qui ne peut que réjouir le prince des ténèbres car, au travers de toutes ces victimes de la société, il pourra facilement semer des graines de mécontentement…………………………………………....

Les MF et les ME doivent dans leur programme, faire des prévisions de financement pour des cas d’aide aux démunis, et non uniquement des prêts à intérêts. Ils doivent également mettre sur pied une politique de rééchelonnement de la dette qui n’alourdi pas d’avantage le fardeau des plus pauvres.

 


Opprimer le pauvre, c'est outrager celui qui l'a fait ; Mais avoir pitié de l'indigent, c'est l'honorer. Proverbes 14: 31

Ne dépouille pas le pauvre, parce qu'il est pauvre, et n'opprime pas le malheureux à la porte... Proverbes 22: 22


 

 

PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA MICRO-FINANCE

 

  1. Paysage financier dans notre communauté

 

Origine du microcrédit (Microfinance)


Ce concept, dont on peut trouver des origines anciennes dans les mutuelles de crédit agricole créées en Europe à la fin du XIXe siècle, a été repris puis développé par le professeur d'économie Muhammad Yunus. Après des études aux États-Unis (université Vanderbilt), Yunus donne des cours d'économie à Chittagong au Bangladesh, sa ville d'origine. Lors d'une séance de travaux pratiques d'un cours d'investissement, il propose à ses étudiants d'interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches villages. Les 42 artisans ont besoin de 27 dollars au total pour développer leur activité. Or toutes les banques refusent de financer ce trop faible montant à des clients a priori insolvables. Yunus déclare avoir eu honte de cette situation et prête la somme de sa propre poche. En permettant aux producteurs d'acheter d'avance le bambou sans subir les variations importantes de prix, ils réussissent à créer des emplois et à rembourser intégralement Yunus.

 

  1. Application des idées de Rutherford

Face au problème de financement de la micro-entreprise, des organisations spécifiques de micro-financement ont été créées, ayant comme objectif principal de capter des ressources financières, que ce soit l’épargne locale (les coopératives d’épargne et de crédit, les caisses villageoises ou tontines) ou des ressources externes (donations, fonds de crédit, ligne de crédit d’ONG ou donateurs) pour les distribuer sous forme de petits crédits, principalement à court terme aux pauvres micro-entrepreneurs.

Ces institutions de micro-financement ont révolutionné les pratiques bancaires. En adoptant des innovations importantes, telles que la caution solidaire et le crédit de groupe et à cause de leur proximité des clients, elles ont fourni la preuve non seulement que les pauvres sont capables d’épargner, de gérer une micro-entreprise viable avec peu de moyens, mais qu’ils sont également en mesure et disposés de payer les intérêts aux taux du marché et parfois même supérieurs, pourvu que cela leur donne accès aux activités économiques rentables.

En effet, l’expérience montre que les taux de remboursement des microcrédits frôlent les 95 à 100% et se situent donc bien au-delà des résultats que les banques commerciales peuvent espérer.

Par ailleurs, comme il s’agit de petits montants pour le financement d’activités très rentables à court terme, les taux d’intérêt élevés (24 à 50%), bien au-delà des taux pratiqués par les banques commerciales, sont parfaitement acceptables. L’expérience montre que le niveau des taux d’intérêt n’a pas un impact significatif sur la rentabilité de la micro-entreprise. Ce qui compte pour le micro-entrepreneur, c’est l’accès au crédit.

Dans ce contexte le micro-entrepreneur se présente comme un client, demandeur de services financiers et non-financiers dont il a besoin pour le développement de son entreprise, de services auxquels il veut avoir accès rapidement et en permanence et pour lesquels il peut payer un prix réel.

Toutes ces idées de Rutherford confirment bien ce que nous observons dans la pratique de la Microfinance dans notre communauté de Douala 3e où beaucoup de pauvres (microentrepreneurs : bayam sallam, moto-taximen, pousseurs, sauveteurs etc.) y font recours pour le développement de leurs activités.

  1. Description du secteur informel de la Microfinance

 

La pratique de la tontine

La tontine est un groupement d'individus désirant mettre leur épargne en commun pour disposer d'une somme plus ou moins importante afin d'investir ou de faire face en cas de pépins.
Le groupement se fait généralement entre des individus provenant du même "village", par sexe et par catégorie d'âge et par niveau social. Ils se connaissent et se font une confiance mutuelle.

Le principe des tontines est relativement développé au sein de la population camerounaise et à Douala en particulier où les mécanismes de solidarité entre ressortissants du même "village" acquièrent une importance capitale dans l'environnement urbain en situation de crise. La description suivante des tontines n'est pas le résultat d'une étude sur la question mais la relation d'un témoignage d'un ami qui nous a expliqué le fonctionnement de la tontine à laquelle lui-même participe. Pour une étude sociologique sur Douala, où les tontines sont abordées, se reporter au livre "Vivre à Douala" de Gilles Séraphin (basé sur sa thèse de sociologie sur Douala).

Chaque période (jour, semaine, mois ou an), chacun apporte une somme déterminée lors de la création de la tontine (20 000FCFA par ex). Cette somme dépend bien sûr de l'âge et de la situation sociale des participants. L'argent récolté est remis à l'un des participants qui dispose ainsi d'une somme importante devant lui permettre de faire un investissement destiné à améliorer ses revenus (achat de marchandises à revendre, achat de matériel pour un artisan)……………………………………………………………………………………..
L'ordre dans lequel les participants reçoivent le capital est déterminé par tirage au sort. Il semble donc que le premier à le recevoir soit avantagé par rapport au dernier. Pas vraiment en fait, car il existe un autre mécanisme dont les membres peuvent profiter, et ce jusqu'à l'obtention du capital. Il s'agit de la possibilité d'emprunter de l'argent à la tontine, moyennant intérêts, pour faire face à des dépenses avant l'obtention du capital. Les membres ayant déjà obtenu leur capital ne sont plus censés avoir besoin de ce mécanisme et en sont exclus.

La tontine comme banque...

Certaines tontines acceptent des dépôts d'argent par des non membres à part entière. Certaines personnes peuvent en effet ne pas disposer de la somme nécessaire à la participation à la tontine mais seulement d'un peu d'argent qu'elles désirent épargner. Elles confient alors cette somme à la tontine et ne pourront la récupérer qu'à la fin de l'année.
Cet argent est utilisé par la tontine pour prêter à ceux dont les affaires marchent bien et qui payeront un intérêt sur les sommes empruntées. Ces intérêts seront redistribués aux épargnants à la fin de l'année.

Les établissements de micro-finance et autres tontines sont donc aujourd’hui des alternatives aux banques. Selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), le Cameroun dispose du secteur de la micro finance le plus important de la Cemac. Plus de 250 000 personnes bénéficieraient directement de ce système, dont les dépôts s’élèveraient mensuellement à presque Fcfa 40 milliards. Pour ce qui est des tontines, l’on estime à 50 % la proportion de la population camerounaise engagée dans les tontines, avec des cotisations journalières, hebdomadaires, mensuelles, bimestrielle voire annuelle. Les taux varient de 100 Fcfa à 1 voire des dizaines de millions de Fcfa. “ Je suis une accroc des tontines. Déjà à l’école primaire, je faisais une tontine de 25 francs avec mes copines, et cela me permettait d’acheter une robe à la fin du mois. Aujourd’hui, j’ai ouvert mon atelier de coiffure grâce à une tontine ”, se vante Amélie, coiffeuse à Ndog Bong.

 

Personnellement, j’ai institué dans mon église le CBB (Centre Biblique les Béréens) sise à Soboum-Douala, une sorte de tontine modèle ROSCA, appelée CAMUSO (Caisse Mutuelle de Solidarité).

Cette caisse a pour objectif de permettre à tous les membres adhérents, de penser et de monter  de petits projets de développement et de les soumettre au financement à la CAMUSO.

Pratiquement, pendant l’année tous les membres (au nombre de 12 cotisent chaque mois la somme de 20 000 Fcfa, la somme totale, soit 240 000 Fcfa est remise au bénéficiaire du mois pour la réalisation de son projet. La détermination de  la rotation des bénéficiaires s’est faite en fonction de l’urgence et de la fiabilité rapide des différents projets soumis à notre analyse par les uns et les autres……………………………...…………………………
 

  1. Différents systèmes financiers existants dans notre communauté

 

Il existe dans notre communauté de Douala 3e……………………………………… :                                                                                                                                -Des systèmes financiers informels (Tontines des modèles Rosca et Asca)

-Des IMF (Instituts de Microfinance) et des COOPECS (Coopératives d’Epargne et de Crédit)

-Des Fondations et ONG de microcrédits

-Des systèmes financiers formels (Banques commerciales et autres).

 

  1. Evaluation des principes de la Microfinance et du développement holistique

 

Les Microfinances et/ou les Tontines, doivent éviter de mettre sur pied des lois ou des systèmes de fonctionnement de crédits qui enfoncent légalement des personnes dans la détresse à tel point, qu'humainement, il n'y a plus de sortie de secours pour elles si ce n'est le suicide pour celles qui n'arrivent plus à porter le fardeau qu'on a mis sur leurs épaules.

Pensons par exemple à ceux et celles qui, dans certains cas, se retrouvent à la rue et qui, à la recherche d'un emprunt, ne pourront en bénéficier que lorsqu'ils auront un gage à présenter (terrain immeuble ...), alors qu'ils n'auront un tel gage que lorsqu'ils auront un emploi (suite à l’investissement de leur emprunt) ! Un cycle infernal qui ne peut que réjouir le prince des ténèbres car, au travers de toutes ces victimes de la société, il pourra facilement semer des graines de mécontentement………………………………………...

Les Microfinances doivent dans leur programme, faire des prévisions de financement pour des cas d’aide aux démunis, et non uniquement des prêts à intérêts. Ils doivent également mettre sur pied une politique de rééchelonnement de la dette qui n’alourdi pas d’avantage le fardeau des plus pauvres.

 

  1. Systèmes financiers vus sous l’angle des principes de Fikkert-Mask

 

Les caisses locales d'épargne et de crédit et les tontines sont la forme traditionnelle la plus efficace de l'épargne et du petit crédit.

Elles ne sont pas reliées à de grandes organisations, ni aux banques. Elles agissent de façon autonome pour un groupe de villages ou un quartier urbain. Elles reçoivent l'épargne de leurs membres, fixent elles-mêmes les taux d'intérêt sans tenir compte des lois et du marché financier. Elles sont informelles. Les membres se prêtent entre eux l'argent épargné dans le même environnement. Elles font rarement appel au marché financier et ne reçoivent pas d'aide extérieure. Leur rôle et leur fonction sont essentielles. Elles répondent parfaitement aux besoins locaux et les remboursements sont excellents car tout le monde se connaît et il n'existe que peu de risque, car il y a auto-contrôle.

Beaucoup d'échecs et de réussites jalonnent le chemin des projets financés par le micro-crédit. Explorons les principes présentés par Fikkert-Mask, et tirons-en les leçons pour l'avenir. Le crédit est une des techniques de financement du développement. Il peut "tuer" l'initiative, s'il est accordé sans examiner soigneusement si le bénéficiaire peut rembourser ou si on l'entraîne dans le cercle vicieux de l'endettement ou de la faillite.

  1. Principes et caractéristiques les plus difficiles des systèmes financiers

 

La gestion des remboursements de prêts et intérêts n’est pas toujours aisée pour plusieurs raisons :

La plupart des organisations de gestion du micro-crédit annoncent des résultats de remboursement de prêts variant entre 95 et 100 %. Que faut-il en penser ? N'y a-t-il pas ou peu de risques à effectuer du micro-crédit ?

La réponse n'est pas simple. Souvent, pour des raisons stratégiques, ces organisations ne prennent pas en compte certains coûts ou non remboursements. Par ailleurs, des conditions exogènes peuvent augmenter considérablement les risques. Récemment, au Bangladesh, les inondations qui ont détruit les biens acquis par les femmes, grâce aux crédits, les ont empêché de rembourser leur crédit à la Grameen Bank. Ou encore, selon le Fonds Pérou-Canada, le risque est passé à 20% pour les petits emprunteurs qui ont été touchés par El Nino(1), ce qui oblige le programme de se restructurer complètement.

L'étude de la réalité démontre que le risque est supérieur à celui annoncé et qu'il est très étroitement lié à la qualité de l'appui et du suivi des prêts. D'où, en conséquence des coûts de suivi importants. La réussite des activités de micro-crédit n'est-elle pas alors liée à des subventions nécessaires de ces coûts qui ne devraient pas entrer dans le calcul de la rentabilité des opérations de gestion des prêts ?

Par ailleurs, les risques sont aussi liés aux compétences des organismes de gestion du micro-crédit. Trop souvent des ONG non spécialisées ont prêté et n'ont pas ou peu été remboursées. Aucun suivi sérieux, une comptabilité discutable, de bons sentiments et, en fin de compte de la "casse". Ces organisations ont fait beaucoup de tort. Elles ont confondu "dons" et "prêts". "On ne prête pas à celui qui ne peut rembourser, sinon on le tue..." dit-on maintenant au Sahel.

Il est cependant vrai que les risques sont différents selon les catégories de personnes, si celles-ci sont en groupes à caution mutuelle, ou encore s'il s'agit d'avances pour le petit commerce ou un prêt pour la production agricole. "Les femmes remboursent mieux que les hommes". C'est vrai que, si elles sont organisées, leur taux de remboursement de prêts est proche de 100%.

  1. Description d’une Microfinance ou d’une Microentreprise d’après la considération de Bryant Myers

 

Ne disposant pas encore le document de référence de Bryant Myers sur le sujet, nous nous proposons juste de donner la définition de ces deux concepts :

 

Selon wikipedia

La microfinance (MF) se définit par l'offre de services financiers (épargne, crédit, assurance, etc.), à destination des plus pauvres. Elle s'adresse à des personnes à faible revenu, n'ayant pas accès aux institutions financières classiques et sans activité salariée régulière.

Ce qu’est la Micro-entreprise (ME), selon Mia Adams, ADA

Il s’agit en fait de toute une gamme d’activités génératrices de revenu allant de la vente de légumes au coin de la rue, du coiffeur, de la petite restauration, des petites entités de production, de commerce et de services plus formelles, telles que la menuiserie, la boulangerie, l’atelier de réparation, etc. Les micro-entreprises sont principalement familiales. Leurs activités sont financées à partir des capitaux propres. Elles fonctionnent au jour le jour et n’ont pas, ou très peu de stocks et elles n’ont pas de trésorerie.

  1. "En Amérique Latine, les banques des pauvres montrent leurs limites", Nicole BONNET, in Journal Le Monde du mardi 16 novembre 1999, p.6

 

ETABLIR DES SERVICES DE MICRO-FINANCE

 

 

  • Paysage financier dans notre communauté

 

Pour atteindre les objectifs de la micro-finance, c’est-à-dire, rendre les services financiers accessibles au plus grand nombre possible de gens pauvres, et ce de manière pérenne, les Institutions de micro-financement doivent être aussi compétitives que possibles et financièrement viables, c’est-à-dire, rentables.

En fait, il s’agit de systèmes de services financiers souvent décentralisés, qui visent à rendre disponible, d’une manière durable et financièrement viable, des services de petits prêts sans garanties matérielles. Ils sont destinés à financer des activités économiques d’auto-emploi des populations à faible revenu et aux micro-entrepreneurs urbains et ruraux, qui n’ont pas accès aux services bancaires formels et commerciaux.

Description des EMF (Etablissements de Micro-Finance) dans Douala 3e

 

Liste de quelques Micro-finances se trouvant dans notre communauté :

 

-EXPRESS-UNION

-ADVANS Cameroun

-SOFINA s.a (Société Financière Africaine)

-CCA (Crédit Communautaire d’Afrique)

-COMECI s.a (Coopérative Mutuelle d’Epargne et de Crédit)

-MIGEC s.a (Mission d’Investissement pour la Gestion de l’Epargne et du Crédit)

-RENAPROV s.a (Reserve Nationale de l’Epargne et de le Provision)

-FIFFA s.a (First Investment For Financial Assistance)

-ACEP s.a (Agence de Crédit pour l’Entreprise Privée au Cameroun)

-CECIC s.a (Crédit et Epargne pour le financement du Commerce et de l’Industrie du Cameroun

-Les Banques Commerciales (Bicec,Sgbc, Scb, Afriland First Bank)

-Les Tontines

 

D’après le site https://www.dgtcfm.net/grands-dossiers/fr/information/actualite/471,evolution-de-l-activite-de-microfinance-au-cameroun.html

 

Les EMF déploient leurs activités à travers 998 agences dont 525 sont installées en zone urbaine et 473 en zone rurale. Les implantations urbaines se retrouvent principalement à Douala (169) et à Yaoundé (155 agences).

Ces points de vente sont généralement ouverts par les EMF de 1ère catégorie

L’augmentation de la clientèle constatée lors de la dernière enquête se poursuit en 2008, malgré la réduction du nombre de guichets,  la clientèle du secteur enregistre une croissance de 18% en variation annuelle au 31 décembre 2008, pour s’établir à 1 073 621 clients.

 

Le micro-crédit peut se faire sous forme de prêts collectifs à des groupes solidaires. Le défaut de remboursement par un des membres du groupe compromet l’accès futur du groupe au crédit.

 

Un groupe solidaire permet :

 

• de réduire les risques de défaillance

• de rendre moins chère l’attribution de crédits à des clients dispersés

• de limiter les coûts administratifs

 

La solidarité du groupe remplace les garanties financières exigées par les banques classiques.

 

• Les prêts sont généralement à court terme : 12 mois en moyenne.

• La perspective d’un renouvellement de prêt d’un montant supérieur constitue une très forte incitation au remboursement.

 

Malgré des taux d’intérêt relativement élevés, le taux de remboursement est remarquable (>90% alors qu’il est <50% dans les banques de développement classiques). Les emprunteurs ont en effet intérêt à conserver l’accès au crédit qui leur permet de développer leur activité économique.

Au début, les Etablissements de Micro-finance (EMF) privilégiaient le crédit au détriment de l’épargne. Aujourd’hui, l’accent est mis sur l’épargne volontaire, qui permet de financer un plus grand nombre de prêts.

 

  1. Perceptions des gens sur la pratique des Micro-finances

 

Les établissements de micro-finance et autres tontines sont donc aujourd’hui des alternatives aux banques. Selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), le Cameroun dispose du secteur de la micro finance le plus important de la Cemac. Plus de 250 000 personnes bénéficieraient directement de ce système, dont les dépôts s’élèveraient mensuellement à presque Fcfa 40 milliards. Pour ce qui est des tontines, l’on estime à 50 % la proportion de la population camerounaise engagée dans les tontines, avec des cotisations journalières, hebdomadaires, mensuelles, bimestrielle voire annuelle. Les taux varient de 100 Fcfa à 1 voire des dizaines de millions de Fcfa. “ Je suis une accroc des tontines. Déjà à l’école primaire, je faisais une tontine de 25 francs avec mes copines, et cela me permettait d’acheter une robe à la fin du mois. Aujourd’hui, j’ai ouvert mon atelier de coiffure grâce à une tontine ”, se vante Amélie, coiffeuse à Ndog Bong……….…………
 

 

Confiance et formalisme

Sur les raisons de cette ruée vers les tontines et les Coopecs, les experts expliquent que la restructuration du système financier du Cameroun (suite de la crise économique et aux politiques d’ajustement structurel) a favorisé le développement et la modernisation des pratiques tontinières. “ Les exclus du secteur bancaire ont donc trouvé en ces tontines et autres établissements de micro finance des systèmes d’épargne et de crédits plus flexibles adaptés à leurs besoins spécifiques. On ouvre facilement un compte, les conditions d’octrois de crédit sont moins contraignantes ”

explique un gestionnaire de compte en service à la Sgbc. Sans oublier que la facture de la faillite du système bancaire camerounais dans les années 90 reste encore vivace dans les mémoires, surtout pour ceux qui ont perdu des dizaines voire des centaines de millions de Fcfa. Les autres raisons de l’essor des tontines sont, sa diversité (tontines des amis, des parents…) et surtout son efficacité, loin du formalisme bureaucratique…………………….

La multiplication des défaillances aux cotisations et aux remboursements des prêts malgré le recours de plus en plus fréquent des tontiniers à la justice pour le règlement des conflits et la fermeture des coopecs marquent certainement les limites de la confiance dans les transactions financières informelles.

Faiblesses des tontines

Les tontines sont fondées uniquement sur la logique de la confiance comme principal substrat sur lequel se bâtissent ces pratiques. Mais les tontines font beaucoup plus que s'appuyer sur la confiance, elles sont des lieux privilégiés où l'on peut en toute quiétude s'en remettre aux autres. Elles sont un des foyers où la confiance se crée et se fortifie. Cette confiance est fondée sur la connaissance et la fréquentation mutuelle des membres. Mais les défaillances de plus en plus fréquentes des membres dans le contexte de crise, de pauvreté et d'exclusion constituent une source de difficultés en chaîne qui effrite dangereusement l'étoffe de la confiance. La détérioration des relations interpersonnelles peuvent avoir des répercutions néfastes sur le fonctionnement du groupe surtout si les protagonistes occupent des positions stratégiques dans l'organigramme de la structure (président et trésorier par exemples). Quelquefois les problèmes nés entre les membres en dehors de l'association peuvent nuire à la solidité et à la cohésion du groupe dans la mesure où les rapports sociaux débouchent presque toujours sur la constitution de réseau clientéliste.

Au sein des nombreux groupes, la fiabilité et l'efficacité de la pratique tontinière dépend du trésorier qui très souvent détient en dévers lui d'importantes sommes d'argent quand bien même l'association serait titulaire d'un compte bancaire. Il arrive très souvent que l'individu qui occupe cette fonction trahit la confiance mise en lui par l'ensemble du groupe et disparaisse avec la caisse ou distrait des sommes importantes au moment de la redistribution des épargnes dans les diverses caisses.

Grosso Modo, les tontines représentent une pratique informelle d'épargne et de crédit. Elles permettent à combler des difficultés rencontrées par des membres et dont les institutions bancaires ne peuvent pas car, les critères d'adhésions ne sont pas stricts. Chacun s'inscrit dans une tontine en fonction de son revenu.

L’aspect holistique implique la notion chrétienne de l’amour du prochain dans toute action de développement ou de financement.

Selon Romains 13:8 et 10 « Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi. L’amour ne fait point de mal au prochain ; l’amour est donc l’accomplissement de la loi », aimer son prochain est une dette réelle et légale.

 

  1. Mon péché contre Dieu et contre mon prochain me valait la dépossession complète des biens que Dieu a mis à ma disposition et la condamnation à mort.
  2. Jésus a racheté ma dette par sa vie et par sa mort: Son sang m'a obtenu le pardon et sa justice ma rendu riche!

 

"Jésus a payé une dette qu'il n'avait pas contracté parce que j'avais une dette que je ne pouvais pas payer!"

 

  1. Dans Matthieu 18:32-33, Jésus me demande d'être son imitateur en aimant mon prochain comme lui l'a fait. Ma dette est réelle et sans limite, pourtant elle m’a été remise.

 

Je dois pouvoir en faire autant à mon prochain, celui qui me doit et qui est dans l’impossibilité de me rembourser.

 

Cet état d’esprit doit également être le partage de tout établissement de Micro-finance envers ses clients les plus démunis se trouvant souvent dans l’impossibilité, parfois malgré eux, d’honorer le remboursement de leur dette.

 

  • Evaluation des principes de la Micro-finance et du développement holistique

 

Les Micro-finances et/ou les Tontines, doivent éviter de mettre sur pied des lois ou des systèmes de fonctionnement de crédits qui enfoncent légalement des personnes dans la détresse à tel point, qu'humainement, il n'y a plus de sortie de secours pour elles si ce n'est le suicide pour celles qui n'arrivent plus à porter le fardeau qu'on a mis sur leurs épaules.

Les Micro-finances doivent dans leur programme, faire des prévisions de financement pour des cas d’aide aux démunis, et non uniquement des prêts à intérêts. Ils doivent également mettre sur pied une politique de rééchelonnement de la dette qui n’alourdi pas d’avantage le fardeau des plus pauvres.

 

  1. Caractéristiques, opportunités, forces et faiblesses de la stratégie micro-finance

 

Les caisses locales d'épargne et de crédit et les tontines sont la forme traditionnelle la plus efficace de l'épargne et du petit crédit.

Elles ne sont pas reliées à de grandes organisations, ni aux banques. Elles agissent de façon autonome pour un groupe de villages ou un quartier urbain. Elles reçoivent l'épargne de leurs membres, fixent elles-mêmes les taux d'intérêt sans tenir compte des lois et du marché financier. Elles sont informelles. Les membres se prêtent entre eux l'argent épargné dans le même environnement. Elles font rarement appel au marché financier et ne reçoivent pas d'aide extérieure. Leur rôle et leur fonction sont essentielles. Elles répondent parfaitement aux besoins locaux et les remboursements sont excellents car tout le monde se connaît et il n'existe que peu de risque, car il y a auto-contrôle.

Nous croyons que le crédit, s'il est bien utilisé, est un outil efficace de développement à condition d'étudier avec soin les groupes cibles que l'on veut aider.

Professionnalisme, connaissance du milieu, adaptation des moyens aux conditions locales pour répondre aux vrais besoins, ce sont là les exigences de la réussite.

Le micro-crédit est une arme contre la pauvreté, mais il est coûteux et doit être subventionné.

Les petits et moyens crédits doivent être développés davantage encore, car c'est eux seulement qui s'attaquent aux causes de la pauvreté en créant des emplois et en facilitant la croissance.

La gestion des remboursements de prêts et intérêts n’est pas toujours aisée pour plusieurs raisons :

La plupart des organisations de gestion du micro-crédit annoncent des résultats de remboursement de prêts variant entre 95 et 100 %. Que faut-il en penser ? N'y a-t-il pas ou peu de risques à effectuer du micro-crédit ?

La réponse n'est pas simple. Souvent, pour des raisons stratégiques, ces organisations ne prennent pas en compte certains coûts ou non remboursements. Par ailleurs, des conditions exogènes peuvent augmenter considérablement les risques. Récemment, au Bangladesh, les inondations qui ont détruit les biens acquis par les femmes, grâce aux crédits, les ont empêchées de rembourser leur crédit à la Grameen Bank.

L'étude de la réalité démontre que le risque est supérieur à celui annoncé et qu'il est très étroitement lié à la qualité de l'appui et du suivi des prêts. D'où, en conséquence des coûts de suivi importants. La réussite des activités de micro-crédit n'est-elle pas alors liée à des subventions nécessaires de ces coûts qui ne devraient pas entrer dans le calcul de la rentabilité des opérations de gestion des prêts ?

Par ailleurs, les risques sont aussi liés aux compétences des organismes de gestion du micro-crédit. Trop souvent des ONG non spécialisées ont prêté et n'ont pas ou peu été remboursées. Aucun suivi sérieux, une comptabilité discutable, de bons sentiments et, en fin de compte de la "casse". Ces organisations ont fait beaucoup de tort. Elles ont confondu "dons" et "prêts". "On ne prête pas à celui qui ne peut rembourser, sinon on le tue..." dit-on maintenant au Sahel.

Il est cependant vrai que les risques sont différents selon les catégories de personnes, si celles-ci sont en groupes à caution mutuelle, ou encore s'il s'agit d'avances pour le petit commerce ou un prêt pour la production agricole. "Les femmes remboursent mieux que les hommes". C'est vrai que, si elles sont organisées, leur taux de remboursement de prêts est proche de 100%.

 

 

 

POURVOYEURS  DE MICRO-FINANCE ET MICRO-ENTREPRISES

 

  1. Evaluation des opportunités d’équipe

 

Plusieurs facteurs positifs découlent de la mise sur pied par Peter Nitschke, de l’association Peter-CCT. Nous pouvons citer entre autres :

 

  • L’instauration d’une association de vie réelle entre les églises locales dans cette communauté de Quezon en Philippines
  • La création d’une institution de Microfinance chrétienne travaillant avec ladite
  •  
  • L’installation d’un climat de confiance, du moins pendant la première année, entre la MF et les églises de la communauté.
  • L’adhésion de nouveaux clients et la conversion de ces derniers à la foi chrétienne.
  • La formation et le recyclage des employés et partenaires pour la gestion du MED.
  • L’engagement du CCT à la pratique des principes holistiques de développement.
  • Une franche collaboration entre les différents groupes et la tenue des rencontres mensuelles d’évaluation des résultats.
  • La poursuite des programmes d’études bibliques malgré quelques changements et désistements.

 

  1. Caractéristiques, forces et faiblesses de la stratégie

 

De la stratégie découlant du partenariat avec le Centre de Chalmers, il en ressort :

  • Une église locale dans la communauté, permet au MFI d’avoir des réunions hebdomadaires dans ses locaux. Elle encourage ses membres à rejoindre la MFI et à y être des modèles d’exemplarité et à y tenir des études bibliques au profit des membres.
  • Les membres de l’église locales accèdent aux fonctions de direction au sein de la MFI et y apporte leur compétence sur le plan holistique.
  • L’église locale devient un agent commercial de la MFI sur le terrain et propose au cour de ses sorties de porte à porte, à la fois l’évangile et les services de la MFI.
  • L’augmentation du pouvoir d’achat des membres de l’église qui jouissent efficacement des opportunités d’affaires qu’offre la MFI
  • L’autonomisation et l’indépendance financières des églises locales partenaires de la MFI qui bénéficient des retombées financières des actions de leurs membres.

Toutefois, comme toute activité économique, le secteur de la micro-entreprise a besoin de ressources financières pour son fonctionnement et son investissement. Le problème est que les pauvres n’ont pas de garantie à offrir. Les montants dont ils ont besoin pour financer leurs activités sont généralement trop petits et n’intéressent pas les banques. Le micro-entrepreneur est, par conséquent, exclu du crédit bancaire.

Mais le crédit n'est pas la panacée. Il ne peut pas à lui tout seul résoudre tous les problèmes auxquels doivent faire face les micro-entreprises.

S’il mérite beaucoup d’attention, il n’y a pas lieu de lui réserver une attention exclusive. Les besoins des ME sont multiples et diversifiés. Au delà du crédit stricto sensu il faut développer d’autres dispositifs tels que le renforcement institutionnel, l’investissement en ressources humaines, la formation, l’aide à la commercialisation.

Par ailleurs, la micro-finance ne peut résoudre tous les problèmes du développement. Au-delà de l’accès à l’économie, il y a les besoins sociaux, les problèmes d’urgence, etc., auxquels il faut prêter attention par des moyens et des mécanismes adaptés.

Le défi majeur des institutions de micro-financement consiste à mettre en place des systèmes qui permettent au plus grand nombre de micro-entrepreneurs, qui en sont actuellement privés, un accès à des services financiers et ce de manière durable.

  1. Quelques barrières ou obstacles possibles à relever

 

Dans le cas du travail de Peter Nitschke, nous relevons les obstacles suivants :

 

  • La perte de la confiance entre la MFI et les églises après la première année de vie.
  • La non participation aux réunions des églises partenaires initiales du projet, à cause des pressions de vie et des changements inattendus dans leurs rapports.
  • La perte de l’enthousiasme due à la politique inflexible des prêts par la MFI.
  • L’influence des problèmes familiaux dans le programme de la MFI
  • Le non respect de la discipline du groupe par certains (retards, mésententes, manque de communication)
  • Etc.

Les agences de développement doivent commencer à repenser sérieusement certains aspects de leur politique d’aide au développement.

Le manque d’emploi, la pauvreté grandissante dans la plupart des pays en développement, l’absence apparente d’efficacité des pratiques traditionnelles d’aide au développement, imposent une ré-allocation des budgets disponibles et un changement important de stratégie et d’attitude des intervenants.

  1. Notre association avec une Microfinance de la place

 

Ce n’est pas mauvais en soi de devoir recourir aux emprunts pour développer ses affaires et se prendre en charge, mais c’est grave si l’on devient insolvable et incapable de rembourser ses dettes. L’endettement devient dans ce cas un piège pour l’église et les chrétiens, qui risquent ainsi de voir leur image terni et leur témoignage rendu inefficace aux yeux du monde.

 

Pour des raisons de risque de détérioration de nos relations entre les personnes physiques ou morales dans notre communauté, nous préférons pour la réalisation de notre projet, recourir plutôt aux financements propres et extérieurs, notamment aux banques de développement ou commerciales, ainsi qu’aux institutions financières internationales et aux fondations, pour des prêts à long terme, et éventuellement pour des subventions et dons volontaires.

 

 

 

PROMOTION DES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE

 

  1. Réceptivité  des EMF dans notre communauté

 

La microfinance sous sa forme traditionnelle (tontine) date de plus d’un siècle au Cameroun. Elle a démarré sous la forme formelle en 1963 avec la création de la première coopérative d’épargne et de crédit (« credit union » ou caisse populaire) en zone anglophone du Cameroun sous l’impulsion de missionnaires hollandais. Ces Coopec sont aujourd’hui regroupées au sein de la Cameroon Cooperative Credit Union League (CamCCUL). Créée en 1968,  elle est le plus grand réseau d’établissements de microfinance du Cameroun et est actionnaire à près de 35% dans le capital de la Union Bank of Cameroon, une banque commerciale qu'elle a créée il y a quelques années …………………………………………………………………………...

La crise du secteur bancaire de la fin des années 80, et la restructuration de ce secteur qui a suivi ont entraîné la liquidation de plusieurs banques, la fermeture de la presque totalité des guichets des banques dans les zones rurales et les petites villes, et le licenciement de nombreux cadres de banques. Ces derniers vont se reconvertir en créant de nombreuses coopératives d'épargne et  crédit (Coopec) fonctionnant ou essayant de fonctionner comme des quasi-banques……………………………………………………………………………….
 
Mais la microfinance n’a cependant connu un essor remarquable et ne s’est diversifiée qu’à partir du début des années 90 à la faveur des lois de 1990 sur la liberté d’association, et de 1992 sur les sociétés coopératives et groupes d’initiative commune.  Les années 90 vont connaître de nombreuses innovations et diversifications dans le secteur de la microfinance. 

 

  1. Caractéristiques, forces et faiblesses de la stratégie

 

Lorsqu’on planifie un investissement (comme démarrer une petite activité), il est extrêmement utile de savoir ce que le village ou le groupe peut faire par lui-même et où un appui extérieur est nécessaire. Souvent, le simple fait de se rendre compte de ses propres atouts et défauts suffit pour relancer le développement sans créer de dépendance vis-à-vis d’une assistance extérieure.

L’analyse des Atouts et Faiblesses internes d’un individu/groupe/village, ainsi que des Opportunités et Menaces qui pourraient venir de l’extérieur, peut aider pour décider ce qui doit être fait. On se réfère souvent à une analyse AFOM, d’après les premières lettres de chaque mot. Les atouts et les faiblesses incluent des éléments tels que ce en quoi le groupe ou les personnes qui en font partie sont doués (atouts), ou peu doués (faiblesses). Ce sont les éléments qui sont sous le contrôle de l’individu ou du groupe.

Les opportunités et menaces sont les éléments qui sont hors de contrôle du groupe ou des individus, mais qui auront quand même un impact soit positif soit négatif. Par exemple, une nouvelle route en construction peut donner un meilleur accès au marché (opportunité) ou de nouvelles lois peuvent rendre plus difficile le démarrage d’une activité (menace). Dans certains cas, un changement peut être à la fois une menace pour certaines raisons et une opportunité pour d’autres raisons.

 

Pour plus de maîtrise et de progression dans la sérénité du travail, il vaut mieux commencer par la méthode de l’épargne et du crédit rotatif (ROSCA), avant de poursuivre avec la méthode de l’épargne et du crédit accumulatif (ASCA), dans sa forme de durée déterminée et ensuite de durée indéterminée.

 

  1. Promotion d’un partenariat dans notre communauté

 

Nous avons-nous-mêmes mis sur pied au sein notre église, un système d’épargne rotative, genre ROSCA appelé CAMUSO (Caisse Mutuelle de Solidarité). Elle fonctionne sur 12 mois renouvelable et comprend 11 membres. Nous entendons nouer un partenariat le moment venu  quand nous passerons à la forme ASCA avec une microfinance de notre communauté, nous n’avons pas encore défini laquelle et quels seront les termes de nos ententes.

 

  1. Pensées et avis des uns et des autres sur ROSCA et ASCA

 

Nous avons effectivement expliqué aux fidèles de notre église les biens fondés d’une caisse d’épargne rotative (ROSCA) pour un début, permettant de fournir des fonds nécessaires aux membres qui voudront bien se lancer dans la réalisation de quelques petits projets de développement. Après 2 ans, il est dit que nous passerons  à une étape de crédits accumulatifs (ASCA), tremplin nécessaire qui nous conduira plus tard à la formalisation et au passage vers une union de crédit, c’est-à-dire vers une coopérative d’épargne et de crédit (COOPEC).

 

La majorité de personne a trouvé l’idée géniale, et 11 personnes se sont constituées membres de l’actuelle association appelée CAMUSO comme dit plus haut.

 

  1. Comment les gens de notre communauté croiront à notre initiative

 

D’abord lancée au niveau de l’église et approuvée et adoptée par la majorité, nous croyons que l’initiative sera pareillement approuvée et adoptée par la majorité de gens dans notre communauté entière ; Nous leur donnerons la même explication qui a convaincu ceux de notre église, et de la même façon beaucoup adhéreront à ce projet de l’épargne collective sous les deux formes successives RASCA et ASCA.

 

Les fonds proviendront exclusivement des cotisations des membres adhérents, et nous déciderons ensemble de l’affectation des collectes aux uns et aux autres.

 

 

  1. Forces et faiblesses de notre modèle de promotion

L’expérience nous montre que la collecte de l’épargne, même dans un milieu d’extrême pauvreté, n'est pas négligeable. Les financements extérieurs, par contre, impliquent l’utilisation d’un mélange de subventions et de capitaux, à moyen et long terme, empruntés aux bailleurs de fonds et aux gouvernements ainsi que des ressources commerciales (provenant des marchés financiers pour refinancer durablement le besoin de crédit).

  1. Support externe non financier comme aide aux ROSCAS ET ASCAS

Dans un contexte d’aide au développement charitable les organisations d’appui, ONGs, donateurs, ont été la principale source de financement et d’innovation.

Les fonds aussi bien que le savoir-faire proviennent du Nord. Ce modèle d’aide est en fait basé sur une relation peu équitable de « donateurs actifs » en face d’un « bénéficiaire passif ».

Ce modèle présente le problème qu’avec chaque opération, les fonds disponibles pour l’aide diminuent.

  1. Travail de notre projet comme relais à la microfinance
  • Assurer l’accessibilité de financement à un nombre maximum de clients pauvres.
  • Assurer la pérennité de ces services financiers à travers des IMFs viables et compétitives. L’utilisation de subventions et d’autres subsides doit être strictement limitée dans le temps. La demande de services financiers en micro-financement est telle qu’elle requiert une stratégie innovante de mise en place des mécanismes financiers permettant de canaliser vers ce secteur le maximum de ressources financières.
  • Assurer le soutien nécessaire au renforcement des ressources humaines et institutionnelles d’absorption de fonds et de gestion professionnelle des opérations. Au niveau de la micro-entreprise l’identification des activités, l’encadrement des micro-entrepreneurs, la structuration des marchés et l’organisation de l’écoulement des produits jouent un rôle important pour la rentabilité du crédit.

            Ceci est un travail intelligent qui se doit d’être méthodique, bien pensé et bien appliqué.

 

MAUX ET ECHECS DANS LES MICROFINANCES : COMMENT CALCULER LE PRIX

 

  1. Maux involontaires dans les microfinances bien intentionnés

 

 

La mauvaise gestion de la trésorerie

 

Dans de nombreuses associations d’entraide et d’épargne, les adhérents chargés de garder les fonds collectés, sont exposés à diverses tentations.

Ils sont rares, les trésoriers assurés d’être reconduits à leurs délicates responsabilités. A cause de nombreux manquements. Le plus connu ? Le trou dans la caisse. Un déficit à attribuer aux affectations incontrôlées des fonds collectés. L’usure, qui ne garantit toujours pas les remboursements, fait partie de ces affectations tentantes, aussi " l’aventure qui consiste à emprunter à la caisse pour ouvrir un bar, ou faire la ligne de commerce, à la recherche des articles à revendre… " Certaines de ces aventures s’achèvent souvent dans la faillite. Une mésaventure qui n’intéresse pas les membres. " Ils veulent leur argent. Ne leur parlez de rien d’autre ", dit un adhérent………………………………….

Les indélicatesses peuvent s’étendre à la gestion des délégations que délivre le principal responsable du regroupement. Dans ces milieux, la procédure de retrait des fonds à la banque obéit aux dispositions des statuts. A la lumière de ces dispositions, les chèques sont co-signés par le président et le trésorier. Mais le trésorier chargé de récupérer les fonds peut changer de destination, ou déclarer une agression. Parfois aussi, il emploie à sa guise les procurations élaborées pour des opérations précises. " Ainsi, le compte est vidé, en utilisant la même procuration plusieurs fois ", affirme un président…………………………..

Ces détournements finissent par des plaintes et des procès, lorsque la personne incriminée s’avère insolvable. Mais tout en montant ces poursuites, les membres du bureau s’accordent au moins sur une réalité : à un moment donné de leur mandat, les uns et les autres ont failli. Et le pauvre trésorier, par solidarité, s’était engagé à boucher le trou, en opérant des coupes sur les avoirs des membres. Bizarre ! La multiplication des défaillances aux cotisations et aux remboursements des prêts malgré le recours de plus en plus fréquent des tontiniers à la justice pour le règlement des conflits et la fermeture des coopecs marquent certainement les limites de la confiance dans les transactions financières informelles.

 

Les difficultés financières imprévisibles

 

Il arrive que certains membres de la tontine aient des difficultés pour participer à un moment donné. Dans ce cas, avant de penser à sanctionner le membre, il est parfois possible de s’arranger. Par exemple, un membre va contribuer à la place de celui ou celle qui a des difficultés. La somme prêtée peut être rendue rapidement ou bien au moment de toucher la tontine.

Dans certaines tontines, on n’hésite pas à sanctionner celui qui n’est pas à la hauteur de ses responsabilités comme en témoigne un associé camerounais : « dans le cas ou vous avez déjà bouffé et que vous ne contribuez pas, c’est 500 frs de plus par jour que vous ajouterez au

montant en faveur du membre pénalisé. Au cas où vous n’avez pas encore bouffé, ce membre lui aussi ne contribuera pas en votre faveur ».

Mais que faire si un membre arrête de contribuer pour la tontine et qu’il disparaît ? C’est pour cela que certaines associations camerounaises demandent à leurs membres de participer à une caisse d’épargne : on pourra toujours combler les manques en utilisant l’épargne du membre.

 

 

  1. Proposition d’une solution alternative aux maux de la microfinance

 

  1. Possibilité dans notre communauté d’établir un programme efficace de microfinance

 

Il faudra tout d’abord  asseoir la dimension morale et spirituelle des différents membres associés de la microfinance (aspect holistique), inculquer à tous l’engagement et la volonté pour chacun d’honorer les termes du contrat (contribution à l’épargne sans faille, remboursement des crédits sans faute avec respect des délais etc.)

 

Ceci implique la notion chrétienne de l’amour du prochain dans toute action de développement ou de financement.

Selon Romains 13:8 et 10 « Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi. L’amour ne fait point de mal au prochain ; l’amour est donc l’accomplissement de la loi », aimer son prochain est une dette réelle et légale.

 

  1. Mon péché contre Dieu et contre mon prochain me valait la dépossession complète des biens que Dieu a mis à ma disposition et la condamnation à mort.
  2. Jésus a racheté ma dette par sa vie et par sa mort: Son sang m'a obtenu le pardon et sa justice ma rendu riche!

 

"Jésus a payé une dette qu'il n'avait pas contracté parce que j'avais une dette que je ne pouvais pas payer!"

 

  1. Dans Matthieu 18:32-33, Jésus me demande d'être son imitateur en aimant mon prochain comme lui l'a fait. Ma dette est réelle et sans limite, pourtant elle m’a été remise.

 

Je dois pouvoir en faire autant à mon prochain, celui qui me doit et qui est dans l’impossibilité de me rembourser.

 

Cet état d’esprit doit également être le partage de tout établissement de Micro-finance envers ses clients les plus démunis se trouvant souvent dans l’impossibilité, parfois malgré eux, d’honorer le remboursement de leur dette.

 

  1. Affirmation de Parker selon laquelle le microcrédit n’est pas toujours approprié

 

Selon lui, il faut plutôt améliorer l’efficacité des donateurs, c’est-à-dire améliorer la pratique des services non-financiers tels que :

 

  • L’assistance technique substantielle et le développement institutionnel (relance de la croissance, création d’emploi, production de biens etc.)
  • Les subventions et micro subventions dans les secteurs prioritaires (éducation, santé, nutrition)
  • Les investissements dans l’infrastructure sociale, commerciale et productive
  • Les réformes juridiques facilitant l’accès au développement
  • Etc.

Notre organisation ne peut intervenir dans ces aspects que pour bénéficier de ses effets afin d’être elle-même plus efficace au sein de sa communauté.

 

  1. Prix à payer pour mettre sur pied un projet MED/MF
  • Le sacrifice de temps (recherches, descentes sur le terrain, échanges, mise sur pied, réalisation, suivi)
  • Le sacrifice de moyen (financier, matériel, logistique)
  • Le sacrifice de loisir (trop d’occupation et moins de distraction, concentration et disponibilité)

 

 

Frédéric SANDE

Expert en Développement International

MID, Dale Kietzman University

 

 

Bibliographie

 

1.    Chalmers Center Financial Landscape Summary. 

2.    Brian Fikkert & Russell Mask draft chapter of textbook.  Basic Principles of Microfinance.

3.    Stuart Rutherford.  1999.  The Poor and their Money.  Chapters 1-2. 

4.    ROSCA Names document.

5.    Chalmers Center Financial Services Matrix.

6.    Kershaw Burbank.  1999.  A Christian Perspective on Micro-Enterprise Loans and the Payment of Loan Interest.  Unpublished Paper. 

7.    F.J.A. Bouman.   1994.  “Financial Landscapes Reconstructed.”  Chapter 1 in Financial Landscapes Reconstructed:  The Fine Art of Mapping Development.