DESCRIPTION DES ACTIONS DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL
Au fait qu’est-ce que le Développement International ? Selon l’encyclopédie libre Wikipédia
« Le développement international, est un développement économique et social qui vise à mettre en œuvre des solutions à long terme aux problèmes en aidant les pays en développement à créer les capacités nécessaires pour fournir des solutions durables à leurs problèmes. Le développement international ou le développement mondial est le plus utilisé dans un contexte holistique et multidisciplinaire de développement humain - le développement d'une plus grande qualité de vie des êtres humains. Il englobe donc l'aide étrangère , la gouvernance , la santé , l'éducation , la réduction de la pauvreté , l'égalité des sexes , la préparation aux catastrophes , l'infrastructure , l'économie , les droits de l'homme , l'environnement et les questions associées à celles-ci. Le développement international est différent de développement simple en ce qu'elle est spécifiquement composée d'institutions et de politiques qui sont apparues après la Seconde Guerre mondiale. Ces institutions se concentrent sur la réduction de la pauvreté et à l'amélioration des conditions de vie dans les pays précédemment colonisés. Le développement international est liée à la notion d' aide internationale , mais elle est distincte, bien que conceptuellement liés, en cas de catastrophe et d'aide humanitaire » .
Le développement économique et social
Le développement économique peut être défini comme l’ensemble des mutations positives (techniques, économiques, financières, sociales, démographiques), que peut connaître une zone géographique (monde, continent, pays, région…).
Le développement économique nécessitant notamment de la création des richesses, on l’associe au progrès, puisqu’il devrait entraîner une amélioration du niveau de vie des habitants, de leur bien-être social (augmentation de revenu, santé, éducation, respect des droits de l’homme).
Nous savons pertinemment que le développement économique implique nécessairement la manipulation d’argent, d’où le souci premier de réussir à augmenter le revenu des ménages. Pour ce faire, des projets de développement doivent être montés, et des sources de financement doivent être trouvées pour leurs réalisations, d’où l’importance de l’intervention des structures financières, notamment de la microfinance.
L’accès aux financements ne pouvant être l’apanage de tous, la microfinance dont le but est de pouvoir aider les pauvres ou les couches sociales les plus défavorisées, devient un atout incontournable dans le processus du développement économique, et pouvant ainsi permettre la réalisation des OMD (les 8 objectifs du millénaire pour le développement des pays en voie de développement) :
- Eradiquer l’extrême pauvreté et la faim (l’augmentation des revenus due au financement des projets et activités économiques)
- Assurer l’éducation primaire pour tous (les produits de prêt d’éducation fournissent aux pauvres, la capacité d’investir dans l’avenir de leurs enfants).
- Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (l’accès au financement permet aux femmes de devenir des agents économiques non vulnérables).
- Lutter contre les pandémies et autres maladies (VIH/SIDA, Malaria…par la possibilité de financement des programmes de santé pour tous).
- Réduire la mortalité infantile (la subvention, la prise en charge et le financement pour la facilitation à l’accès aux soins).
- Améliorer la santé maternelle (le financement des programmes de recherches et de nouvelles techniques médicales)
- Assurer un environnement durable (la promotion et le financement de la protection de l’environnement et des énergies renouvelables)
- Mettre en place un partenariat mondial pour le développement (la globalisation des marchés et des barrières économiques, le financement des projets de bonne gouvernance sur le plan national et international).
Le développement durable
Le développement durable est, selon la définition proposée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le Rapport Brundtland :
"Le développement durable répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. Au sens plus large, le développement durable vise à favoriser un état d'harmonie entre les êtres humains et entre l'homme et la nature".
Ce développement vise à être économiquement efficace, socialement équitable et environnementalement soutenable.
Les bonnes bases du développement durable
"Good governance and sustainable development are indivisible." Kofi Annan
Une bonne gouvernance et les outils de pilotage adaptés, la maîtrise complète de la gestion des risques, la volonté de développer les démarches coopératives, voilà de bonnes bases préalables à la mise en œuvre d'une démarche de développement durable.
L’environnement
La maîtrise de l’environnement est un facteur clé dans le développement durable, et cela consiste entre autres à :
- Lutter contre les changements climatiques et maîtriser la demande d’énergie
- Lutter contre les problèmes de rareté de la ressource en eau et des sécheresses
- Préserver la biodiversité et les ressources naturelles
- Instaurer un environnement respectueux de la santé
- Adopter des modes de production et de consommation durables
- Promouvoir les modes de développement écologiques favorables à l’emploi et à la compétitivité
- Construire une démocratie durable avec la participation des habitants
- Etc.
Dans une communauté donnée, y apporter du développement consistera à y apporter un changement positif et durable, ce qui nécessitera un processus continu, susceptible d’améliorer le bien-être aux plans physiques, émotionnels et spirituels. Un tel processus renforce l’assurance des gens et les encourage afin qu’ils réalisent leur potentiel.
Pour éviter des perturbations dans le processus de développement dû à certains changements, la communauté doit pouvoir s’adapter à ces changements à long ou à moyen terme, notamment :
- L’accroissement de la population
- L’appauvrissement de la fertilité des sols
- Le rythme saisonnier de certaines productions agricoles
- Les catastrophes naturelles
- Les conflits et les guerres
- L’instabilité politique
- Les changements économiques et monétaires
- Etc.
L’aide extérieure
Pour éviter la dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure et rendre plus durable son développement, la communauté doit dresser des plans de développement basés sur ses propres capacités et ressources. Lorsque la communauté bénéficie des contributions extérieures prenant en charge certaines responsabilités dans les rôles, il faudrait faire très attention à planifier de manière à garantir que toutes ces responsabilités seront assumées par quelqu’un de la communauté avant que les contributeurs extérieurs ne se retirent. Ce transfert des responsabilités devrait être discuté et convenu dès le départ.
Pour entretenir de bons rapports de partenariats, il faut qu’ils soient durables, c’est-à-dire appropriés à la situation et aux ressources locales. Il faut soigneusement étudier les capacités du personnel local et l’existence de savoir-faire locaux, au lieu d’importer des fonds ou du personnel. Si le processus de développement se fait en partenariat, les relations ne seront pas nécessairement rompues lorsque le financement cessera. Le soutien peut se poursuivre sous la forme de travail en réseau, d’encouragement, de promotion, de prières et de partage d’idées ou d’apprentissages.
Le financement
La planification est importante en matière de durabilité financière. Nous devons démarrer avec la vision et les buts de notre projet, puis voir comment les travaux pourraient être financés. Nous devons donc :
- Elaborer et gérer un cycle de projet
- Dresser un budget
- Planifier les dépenses
- Diversifier les sources de revenus
- Faciliter la collecte des fonds
- Etc.
Le travail d’ensemble
Le développement pour être durable doit aussi encourager le travail en réseau avec les autorités locales et d’autres organisations.
Cette approche permet de renforcer les capacités des leaders locaux, d’améliorer leur unité et leur confiance. Ils sont mieux organisés et mieux disposés à résoudre tout conflit qui pourrait survenir dans la communauté.
Les avantages d’un tel procédé peuvent être :
- Apprécier à sa juste valeur les connaissances locales et renforcer les connaissances communautaires
- Instaurer de meilleures relations avec les gens, comprendre ce qu’ils pensent et craignent
- Travailler ensemble pour nous accepter mutuellement, avec nos différences et pour surmonter les difficultés au sein de la communauté
- Croire que tout peut changer, quelle que soit l’importance réelle ou supposée des problèmes
- Etc.
L’implication des églises dans le développement
L’Eglise est la voie par laquelle Dieu a choisi d’effectuer son travail dans le monde. C’est la transformation du monde et de la vie des gens qui traite le changement holistique, pour qu’ainsi les relations avec Dieu, avec les autres et avec l’environnement retrouvent l’esprit dans lequel Dieu les a conçues. Quand les chrétiens et les églises mettent en œuvre un changement holistique, la vie des gens s’en trouve merveilleusement transformée, un nouvel espoir voit le jour et la communauté jouit d’une restauration de la confiance et de l’amélioration des conditions de vie.
Les points suivants doivent être étudiés et appliqués :
- Définir le rôle de l’Eglise dans le développement de notre communauté
- Connaître l’enseignement de la Bible sur le développement (l’homme comme un tout)
- Evaluer les atouts et les ressources dont disposent nos églises
- Comment mettre ces ressources à la disposition de l’œuvre de Dieu (ou du prochain)
- Comment planifier de manière stratégique notre travail et notre implication dans le processus de développement de notre communauté
- Etc.
Principes de Développement Economique : méthode du Centre de Chalmers
Nous faisons d’abord ici le résumé des 10 principes du Centre de Chalmers en matière de développement économique, ensuite nous discutons sur la nécessité de leur application ou non dans un projet de développement.
Les principes qui sous-tendent la théorie du Centre de Chalmers sont :
- Nous sommes tous pauvres, et vivant dans un monde pauvre, conséquence de la chute de l’homme depuis le jardin d’Eden. De ce point de vue, il n’y a pas de défavorisé.
- Nous avons dorénavant besoin d’une réconciliation générale et globale, l’homme avec Dieu, l’homme avec son semblable, l’homme avec la création, et même l’homme avec lui-même.
- L’église locale est selon Dieu, l’instrument premier qui doit servir la cause des pauvres, et provoquer la transformation de la communauté (voir Luc 7 :18-23).
- Le Développement Economique est le moyen par lequel une église, un ministère, ou une mission, peut apporter la transformation dans un individu comme dans une communauté.
- Des initiatives d’ordre moral et éducatif (holistique), peuvent être nécessaires à une église, un ministère, ou une mission, à exécuter avant le développement économique proprement dit.
- Les pauvres dans le monde, peuvent se tirer d’affaire par eux-mêmes sans recourir aux apports financiers extérieurs.
- Le développement économique peut faire de grands biens s’il est bien mené, il peut également faire de grands malheurs s’il est mal mené. L’avertissement biblique vient à propos : « l’amour de l’argent est la racine de tous les mots ».
- Le développement économique dans les communautés, n’est pas toujours facile à réaliser et à maintenir. Il faut du tact pour éviter de nuire inconsciemment à la population, à l’église, ou au ministère.
- C’est important à l’église, au ministère, ou la mission, de chercher d’abord à connaître les besoins réels de la communauté, avant de pouvoir concevoir des stratégies et des programmes appropriés à leur développement.
- Les églises, les ministères, ou les missions, doivent comprendre les principes fondamentaux du développement économique, pour être capables de « calculer le prix » avant de commencer une initiative de développement.
Nous partageons les principes du Centre de Chalmers sur plusieurs points :
Au point un, c’est vrai que chacun de nous vit dans la pauvreté à son niveau, et chacun est donc dans un besoin de développement quelconque. Même si certains ne sont pas économiquement pauvres, nous souffrons tous de la pauvreté à cause des effets de la chute. Cette façon de penser nous rend plus sensibles aux besoins d’autrui, et nous met à l’abri d’un complexe de supériorité vis-à-vis de l’autre, et nous conduit à changer notre propre vie au contact des vies que nous voulons changer.
Au point deux, nous reconnaissons que la chute a tout dénaturé, et que le développement doit être fait aussi bien dans chaque individu que dans la société, dans le but de réparer toute injustice, toute forme de méchanceté, et de nouer de bons rapports entre nous et avec Dieu, tout en protégeant l’environnement.
Aux points trois, quatre, et cinq, il est vrai que la dimension spirituelle qui permet de ralentir les effets de la chute, voire même de les éradiquer, ne peut être apportée que par l’église qui nous fait connaître la pensée de Dieu dans le processus de développement, et nous engage à plus de sérieux dans la recherche du bien être de l’humanité.
Aux points six et sept, il ressort la nécessité de préparer notre état d’esprit, afin de bien ou de mieux mener notre développement. Un bon développement économique favorise aussi le social et lutte pour le bien être de l’homme et non pour la cupidité.
Aux points huit, neuf et dix, nous faisons appel à la conscience du pauvre et à son esprit participatif, à notre savoir faire, notre technique ou expertise dans le domaine du développement, pour être certains de réaliser un projet de développement qui réponde aux attentes de tous et de chacun, et cela avec art et métier.
Nous croyons que ces principes sont applicables à tout projet de développement.
Frédéric C. SANDE
Expert en Développement International
MID, Dale Kietzman University Douala